L'art urbain, ou street art s'épanouit en France depuis mai 68 mais le mouvement est officialisé au début des années 80. Récemment rebaptisé
street art, l'art urbain est un mouvement artistique autonome voire parallèle au tag, et au graffiti. L'art urbain doit se comprendre comme relation dialectique du street art et du land art, il
joue avec son environnement et se place aujourd'hui comme le plus grand mouvement artistique du 21ème siècle et l'un des premier mouvement artistique international.
Les artistes ont en commun une activité d'interventions urbaines. La principale distinction avec le graffiti traditionnel est que les artistes n'ont pas systématiquement recours à la lettre (comme c'est le cas dans le writing américain) et à l'outil aérosol. Les buts sont variés : comme celui du graffiteur montrer un nom, ou dans le cas du street art une image. Affiches, sérigraphies, pochoirs autocollants, photographies, installations, les techniques sont multiples et les buts sont variés. Toute technique consistant à intégrer une oeuvre d'art de façon militante ou purement désintéressée dans l'espace urbain est qualifiable de street art.
Sur ce projet, le souhait est de repousser les frontières du street art qui somme toute peut s'intégrer en tant qu'art contextuel. L'artiste
agit directement sur le terrain de la « réalité » y apportant son univers. L'expression sera projetée même jusque dans le corps de la ville touchant directement le public.
Paul Ardenne (auteur de «Un art contextuel ») en parle très bien. L'art nous a habitué à se donner sous forme de tableaux, cloisonné dans des espaces restreints et fermés. Aujourd'hui il se libère de ses chaînes, joue directement avec l'environnement, se l'approprie, puise son essence, s'en inspire et le représente sous une autre forme.
L'art nous conviait à le contempler dans des lieux spécifiques enserrés de hautes barrières symboliques tels des musées ou galeries. Tel le disait Dennis Oppenheim (artiste contemporain américain), l'une des fonctions principales de l'engagement artistique est de repousser les limites de ce qui peut être fait et de montrer aux autres que l'art ne consiste pas seulement en la fabrication d'objets à placer dans des lieux confinés. Qu'il peut exister avec ce qui est situé en dehors de la galerie, un rapport artistique qu'il est précieux d'explorer.
Basé sur l'échange, le partage, en interaction directe avec le spectateur c'est un art d'énergie, d'une force et d'une fulgurance extrême. Ici
il ne s'agit pas de détériorer mais au contraire d'embellir, mettre en valeur un lieu, un endroit, lui donner une expression, une vie et le placer à portée de tous.
L'apparition, au début du XXe siècle, d'un art d'intervention qui use librement de l'espace public n'est pas le fait du hasard. Elle correspond
à un double sentiment. D'une part, que la création est à l'étroit dans l'atelier, un lieu de moins en moins représentatif d'une création moderne qui veut se saisir du monde réel, propice à
occuper l'espace dans son entier, sans restriction. C'est l'entrée dans l'ère, comme le dit bien Jean-Marc Poinsot, de l'"atelier sans murs". D'autre part, un doute émis sur l'art des musées,
réservé à une élite ou conditionné par des critères esthétiques complexes qui en interdisent l'accès culturel au grand public.
Sur ce projet l'objectif est de transformer la ville en une immense toile vivante sans critères élitistites, le plaçant à portée de tous d'une façon cosmopolite, le basant sur un échange international et culturel. Les artistes invités ont pour la plupart exposé dans de superbes galeries à travers le monde mais n'ont pas renoncé au partage à travers le street art et son expression.
On n'a jamais vu autant de diversité que dans la rue. Et lorsque c'est témoigné, mis en valeur, en avant par de l'art, des personnes, des pensées, des opinions, des émotions... Tout s'exprime. Cette diversité est si riche qu'elle nous ramène à l'essentiel.
Plaquette CoM
Cette plaquette contient toutes les adresses du parcours de fresques Crimes of Minds. Vous pouvez également les trouver en version papier à l'Office de Tourisme ainsi que dans le hall d'accueil de la mairie de la Ville de Brest.